Articles

Affichage des articles du janvier, 2018

peter watts : Rifteurs

Image
Lenie Clarke a survécu à l'explosion nucléaire qui a détruit la station des abysses dans laquelle elle travaillait. De retour sur la côte américaine, elle découvre les ravages du tsunami qui a laissé sans domicile des millions de gens. Parqués derrière un immense mur par les autorités militaires, ils sont maintenus sous contrôle grâce à des tranquillisants administrés à leur insu. Dans le chaos ambiant, personne ne remarque Lenie, personne ne sait quel danger elle représente : porteuse de la bactérie Behemoth, elle est susceptible d'anéantir la vie sur terre. Mais bientôt, la jeune femme est repérée par Maelström, cette entité pensante et indépendante qu'on appelait autrefois Internet... l'issue de l'opus précédent, « Starfish », nous avions laissé Lenie Clarke en bien mauvaise posture ; une bombe nucléaire venait d'exploser sur le rift, évidemment posée par ses employeurs... Présumée morte pour les sécheux, elle prend la route de la surface avec, comme qui

Jean Favier : Les Plantagenêts

Image
Un must pour ceux que cette période ou cette famille intéresse. C'est un étrange ensemble que cet " empire " constitué en quelques années par le comte d'Anjou Geoffroy Plantagenêt et son fils Henri II. Il est le fruit de conquêtes, mais aussi d'une habile diplomatie, de mariages avantageux et d'une bonne part de chance. On y voit sous le même pouvoir l'Aquitaine, la Normandie, l'Angleterre, l'Irlande et parfois l'Écosse. À l'occasion, le regard des Plantagenêts se porte sur le Languedoc, sur l'Empire germanique, sur la Méditerranée. Cela ne forme pas un État. Souverain en Angleterre, le Plantagenêt est vassal sur le continent. Un conflit de trois siècles avec le Capétien résulte de cette inadaptation des structures féodales aux réalités politiques. L'unité de gouvernement ne tient qu'à la personne du roi-duc. Les hommes, les langues, les cultures reflète des identités différentes, que ne traduisent pas moins les institutions

Patricia Cornwell : Inhumaine

Image
Le Dr Kay Scarpetta enquête sur un décès suspect à Cambridge, Massachusetts, quand un message mystérieux apparaît sur son téléphone. Une vidéo s’affiche, impossible à interrompre, montrant sa nièce Lucy vingt ans plus tôt à l’académie du FBI. Ce qu’elle y découvre, Scarpetta n’ose le partager ni avec son mari Benton Wesley, agent du FBI, ni avec le détective Pete Marino, ni même avec Lucy. Elle craint que cette vidéo ne signale la réapparition de sa plus vieille ennemie, qu’elle pensait disparue depuis longtemps. Tout aussi troublant, le FBI lui-même s’acharne contre Lucy pour la confondre dans une affaire qui pourrait l’envoyer en prison jusqu’à la fin de ses jours. Ces évènements seraient-ils liés ? Pour protéger ceux qu’elle aime, Scarpetta doit affronter une meurtrière machiavélique aux actions inhumaines. Une enquête palpitante où se mêlent sciences légales, surveillance électronique et vengeance très calculée. Plutôt à réserver aux fans. les Scarpetta s’adressent visiblement au

joe hill : Nosferat2

Image
Horreur et fantastique sont des mots presque trop simples tant l'univers de Joe Hill nous plonge dans un maelström de sensations envoûtantes. « L'innocence » de ses personnages confrontée à des situations profondément dérangeantes crée un climat qui vous hante longtemps après la lecture. Il suffit que Victoria monte sur son vélo et passe sur le vieux pont derrière chez elle pour ressortir là où elle le souhaite. Elle sait que personne ne la croira. Elle-même n'est pas vraiment sûre de comprendre ce qui lui arrive. Charles possède lui aussi un don particulier. Il aime emmener des enfants dans sa Rolls-Royce de 1938. Un véhicule immatriculé NOSFERA2. Grâce à cette voiture, Charles et ses innocentes victimes échappent à la réalité et parcourent les routes cachées qui mènent à un étonnant parc d'attractions appelé Christmasland, où l'on fête Noël tous les jours ; la tristesse hors la loi mais à quel prix... Victoria et Charles vont finir par se confronter. Les monde

James Sallis : Le tueur se meurt

Image
À Phoenix, Arizona, Chrétien, un tueur à gages en fin de vie, cherche celui qui a tiré sur l'homme qu'il était chargé d'abattre. Aidé de son coéquipier Graves, le policier Sayles enquête sur le meurtre avorté, mais l'affaire semble peu à peu lui échapper. Pendant ce temps, Jimmie, jeune garçon d'une dizaine d'années, vit seul dans la maison où ses parents l'ont abandonné et tente de survivre grâce au commerce sur Internet. Ces trois personnages que tout sépare vont se trouver réunis par les circonstances, la communication sur la Toile et... leurs rêves qui se mêlent à la réalité de leur quotidien de manière troublante. Que c'est bon un roman noir de ce niveau ! Cela se déguste comme un bon disque de blues ..... Des personnages magnifiques , avec une épaisseur concréte . Une intrigue qui prend son temps , sns effet chocs , mais avec un souci trés agréable de mettre en place une tragédie contemporaine . Un style magistral qui emporte le lecteur dans une

Michel Onfray : Cosmos

Image
Qu’est-ce qui réunit la mort d’un père sous un ciel sans étoiles, un jardin d’enfance, l’enfouissement d’un spéléologue, les fragrances d’un champagne de 1921, le hérisson des tziganes, la coquille d’un mollusque, l’anguille des Sargasses, un ver parasite, le vin biodynamique, la poésie des peuples sans écriture, un masque africain, des haricots sauteurs, des acacias qui communiquent, un philosophe zoophile, des végétariens exploiteurs de poules, des porcs en batterie, des toréadors habillés en femmes, un curé athée, un matérialiste mort d’une indigestion de pâté de faisan, une peinture pariétale, un alignement de pierres, une fête du soleil indienne, une église catholique, les anges et les comètes, les trous noirs, un haïku, une toile d’Arcimboldo, le Land Art, la musique répétitive, entre autres fragments d’une Brève encyclopédie du monde ? Le cosmos. Cet ouvrage, dont Michel Onfray écrit qu’il est « son premier livre », propose une philosophie personnelle de la nature. Contempler

Sjón : Le garçon qui nexistait pas

Image
Reykjavik, 1918. La ville semble recouverte d'un voile crépusculaire. Hantée par la crainte d'un front scandinave, alors que la Première Guerre mondiale s'achève en Europe, la population redoute une épidémie de grippe espagnole. Dans ce moment de chaos, un adolescent, Mani Steinn ( Pierre de lune ) doit affronter un tumulte plus intime. Homosexuel, il est rejeté par les siens. Pourtant, une immense énergie s'empare de lui depuis qu'il a découvert le cinéma, l'art, l'exaltation qu'offre l'imaginaire. Et le désir. Porté par l'écriture poétique de Sjon, Le garçon qui n'existait pas est une ode à la puissance créatrice de la jeunesse. La scène d'ouverture est saisissante, mais elle dévoile déjà tous les sujets qui parcourent le roman. La rudesse de l'Islande en 1918, la difficulté d'y être adolescent, l'homosexualité forcément caché, et l'apparition d'une Musidora au bord de la falaise. Car si l'homosexualité de M

Peter Watts : Starfish

Image
Une grande multinationale exploite l'énergie géothermale dans les grands fonds de l'océan Pacifique, grâce notamment à des stations sous-marines de contrôle. Mais vivre en huis clos pendant de longs mois n'est pas donné à tout le monde. La société a donc décidé de recruter les seules personnes aptes à subir le stress, la promiscuité, l'isolement et les dangers afférents aux abysses : des hommes et des femmes à la psychologie déviante... Lenie Clarke est l'une des chefs d'équipe. Comme ses compagnons, elle a d'abord suivi des tests et un entraînement rigoureux, puis subi des altérations génétiques lui permettant d'accoutumer sa vision à l'obscurité, et de respirer dans l'eau lors des sorties hors de la station. Mais elle doit faire face à des conflits terribles avec ses coéquipiers, tous aussi déséquilibrés qu'elle-même. Premier tome de la trilogie des Rifteurs, mais pouvant se lire indépendamment, Starfish nous plonge dans un huis-clos sous

Olivier Noreck : Code 93

Image
Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d’autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d’un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire. Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d’un mystérieux dossier, le « Code 93 » ? Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison… Et à une époque encore éloignée de ceux de la Saint-Jean, l'inquiétude du capitaine Coste apparaît légitime. Premier brasero, un cadavre émasculé, retrouvé sans vie, qui se rappelle au bon souvenir des vivants sur la table d'autopsie. Début des emmerdes pour Coste et sa fine équipe. Code 93 se lit tout seul sans véritablement transcender le genre. Une équipe hétéroclite à laquelle viendra se greffer la p'tite nouvelle pas vraiment sexy mais méchamment

Franck Bouysse : Grossir le ciel

Image
L' abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l' avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c'était un peu comme si l'abbé faisait partie de sa famille, et elle n'est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n'en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu'un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C'est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée? Non. Longtemps après, Gus se dira qu'il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge,

Alexandre Civico : La terre sous les ongles

Image
Une narration à la deuxième personne qui s’adresse à un homme filant sur l’autoroute en direction du sud-ouest : Bordeaux, Bayonne, puis l’Espagne, jusqu’à Cadix. Dans le coffre de sa voiture, un paquet qui « cogne au moindre virage. » On comprend vite que ce voyage signe une rupture avec le quotidien, un retour vers le pays du père. Ce père qui a fui le franquisme pour venir s’installer en France avant de pouvoir y accueillir sa famille. Les chapitres alternent le présent dans l’habitacle de la berline et le passé de l'histoire familiale. De stations-service en bars de province, de parkings de supermarché jusqu'à l'océan, le conducteur se rend là où "la terre se termine", là où il pourra enfin livrer son colis et lui redonner sa liberté... Une réflexion sur l'immigration, l'intégration, la langue, la misère, l'identité, la précarité,certes mais aussi une heure (pas plus) d'ennui et d’impression de déjà lu 100 fois

Jacques Spitz : la guerre des mouches

Image
Une épaisse couche de mouches grouillantes recouvrit tout le village sans laisser libre le plus petit espace. Le bourdonnement avait cessé, la lumière du soleil avait reparu, mais la vision de cette marée de patte et d'ailes agitées de frémissements n'en était que plus horrible. La couche d'insectes gantait uniformément les cabanes, la camionnette, les hommes, comme si un voile noir fût tombé du ciel. Les mouches grouillaient sur les habits, les mains, le visage, traînant sur la peau leur abdomen froid, et tâtant de la trompe tous les pores. L'impression de chatouillement était atroce, et un insurmontable frisson de répulsion vous secouait les nerfs. En vain cherchait-on à se débarrasser les yeux, le visage, de cette ignoble purée vivante, la place nette était aussitôt recouverte de nouvelles venues refluant comme le flot sur un récif. "Et si la terre se muait en un immense essaim de mouches s'envolant dans l'espace." Jacques Spitz joue à la fois sur