Gilles Legardinier : l'exil des anges



Sur le point de révéler leurs découvertes scientifiques sur la mémoire, deux chercheurs, les Destrel, sont abattus par les services secrets. C’est du moins la version officielle. Mais leur mort n’est qu’un exil. Vingt ans plus tard, le même rêve réunit trois jeunes gens autour d’une chapelle écossaise. Quel secret lie donc ces événements?

Le fait que ce roman ait reçu le prix du polar SNCF (2010) ne m'est pas apparu comme un gage de qualité, au contraire: ce qu'on demande à un roman de gare, c'est avant tout de faire passer le temps, ni + ni -. Mais ayant lu quasiment tous les autres livres de Gilles Legardinier et me laissant (une fois n'est pas coutume) séduire pas la couverture, je me suis lancée. Heureusement que ce n'était pas ma 1ère lecture de l'auteur car sinon, mon épopée aurait eu de grandes chances de s'arrêter là...
Pour faire clair -et malgré mon respect pour l'auteur- je n'ai pas aimé. le début de l'ouvrage est intéressant, et le sujet intrigant: une découverte révolutionnaire sur les arcanes du cerveau humain (soit dit en passant, Legardinier à réexploité le même filon avec "nous étions les hommes", mais pourquoi pas, puisque son 1er ouvrage avait bien marché...) J'ai aussi été agréablement surprise par le passage où les héros "font de la plongée", je ne m'y attendais pas. Mais ça se gâte rapidement.
A partir du moment ou les 3 personnages principaux se rejoignent (Valeria, Stefan et Peter), le ton change et les incohérences se succèdent. le scénario et les dialogues semblent faits pour d'autres personnages (ils sont censés avoir 20 ans, ce qu'on ne ressent pas du tout, on leur donnerait facilement 10 ou 15 ans de +!) Les événements se précipitent et manquent de crédibilité (les services de renseignements du monde entier semblent se mobiliser pour retrouver 3 gamins anonymes, qui d'ailleurs deviennent en fait des délinquants + que des héros, et ce pour défendre leur propre vie + que des idées ou des valeurs. Les protagonistes insistent sur le fait qu'ils n'ont "pas le choix" que d'aller + loin dans leurs investigations, mais dans la vraie vie je doute que ça ait été aussi simple et évident. Des jeunes sans histoires ne deviennent pas des aventuriers des temps modernes en un claquement de doigts et à cause d'un rêve. On nous les dépeint comme "les gentils" mais je les trouve égocentriques, peu attachants, et le personnage de Valeria est vraiment niais...
Je n'aime pas parler d'un ouvrage de Legardinier comme cela, mais je n'ai pas accroché, je ne peux pas me forcer. Relativisons en n'oubliant pas qu'il s'agit d'un 1er roman, et qui si la forme laisse à désirer, les idées de départ sont bonnes. le concept de départ d'un Esprit qui survit à la mort et d'une conscience collective est à mon sens mal exploité. Il reste beaucoup de zones d'ombre: tous les esprits survivent-ils? Ou seulement ceux des personnes ayant subit le "marquage"? Comment expliquer que des personnes ayant subit cette même "intervention" (le marquage) n'obtiennent-pas toutes le même résultat? (Ca permet à l'esprit de certaines de survivre, alors que ça fait remonter les souvenirs d'une autre personne chez les autres). Nulle part il n'est fait mention que Gassner ait été lui aussi marqué, pourtant son esprit se "réincarne" comme celui des Destrel, etc...
Il y a de l'action, on ne peut pas dire le contraire, mais pourtant je n'ai pas été scotchée au livre comme souvent. Je n'avais aucun mal à le reposer et je ne me suis pas sentie immergée au côté des personnages. On nous présente cette découverte comme d'ampleur mondiale, mais au final très peu de personnes sont concernées, ça paraît peu crédible de remuer ciel et terre pour cela.
Le dénouement m'a également paru trop simple, ça traîne en longueur et les personnages sont manichéens. Certaines répliques sont vraiment petites, comme lorsque Jenson (le "méchant" scientifique"), déclare: "Vous me le paierez tous!" La fin est également très romancée (p339: "Le soleil ne va pas tarder à se lever. Il fait un peu frais." Pfff, c'est un peu lourd. Je n'ai pas relevé une seule citation de tout le livre, c'est dire! Il y avait du potentiel pourtant.

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