Richard Paul Russo : la nef des fous




L'Argonos est un vaisseau qui erre dans l'espace depuis plusieurs centaines d'années. Les humains qui y vivent ont oublié depuis longtemps l'origine et le but de sa création !
A bord du vaisseau, ces habitants forment plusieurs castes. Celle des soutiers est considérée comme la plus basse. Ils sont assignés aux basses besognes. Mais sans eux, le vaisseau ne fonctionnerait pas.
Le livre commence par la découverte d'un signal mystérieux. Il semble provenir d'une planète sur laquelle une colonie humaine se serait installée.
Bartoloméo, un homme équipé d'un exo-squelette et de prothèses de bras se rendra sur cette planète avec quelques autres personnes.
Il est le bras droit officieux du capitaine Nikos. Personnage solitaire, qui aime taquiner régulièrement de la bouteille. Les deux hommes s'opposent souvent à l'évêque Soldano. Ce dernier est un personnage retors, qui aime garder ses secrets et manipuler son monde, ses ouailles.
Bartoloméo est le personnage central du roman. En fait, c'est lui le narrateur. L'histoire ne se suit qu'à travers son regard.
Bref, ils vont faire une découverte sur la planète baptisée Antioche par l'évêque. Une fois revenu à bord de l'Argonos, un second mystère se présente à eux.
Un vaisseau gigantesque, immobile et qui semble d'origine alien est là. Inerte dans l'immensité de l'espace. Va alors commencer une longue phase d'exploration.
Y'a-t-il un rapport, un lien entre Antioche et ce vaisseau ? Bartoloméo est désigné une fois de plus par Nikos pour aller l'explorer après que plusieurs de ses hommes ce soit cassé les dents dessus.
Vont-ils y trouver quelques chose ? Ou quelques chose va-t-il les trouver ?

Ennemi ou ami ?
Ne pas savoir........ Voilà ce qui s'avère angoissant pour les personnages et le lecteur.

La Nef des fous de Richard Paul Russo déboule avec son prix Philip K. Dick en 4e de couverture et sa superbe couverture signée Pascal Casolari (qui n'est pas mancho, si l'on en croit son site). Un vaisseau à la dérive, un équipage divisé, un mystère bien mystérieux... tous les éléments sont là pour une sorte de Battlestar Galactica. Mais malgré toutes ses promesses, la sauce ne prend pas.
Déjà, la faute au narrateur : Bartolomeo, sensé être d'une intelligence hors du commun, est un personnage sans épaisseur. Oh, il est difforme de naissance, équipé d'un exosquellette et doté d'un rôle important à bord (il est conseiller du capitaine) mais c'est un protagoniste plus plat qu'une limande passée sous un rouleau compresseur. Son insupportable histoire d'amour impossible avec un prêtre féminin finit d'achever le peu d'intérêt qu'on peut ressentir pour lui.
Ensuite, l'histoire : aucune des prémisses du pitch n'est tenue. L'origine du vaisseau ? Pas expliqué. La lutte des classes ? Expédiée en 3 chapitres. le rôle de l'Église ? Moins intéressant que dans le Da Vinci Code. le mystère mystérieux ? le sempiternel truc de la rencontre du 3ème type qui passe du rêve au cauchemar. La vie à l'intérieur du vaisseau est survolée, les phases d'exploration font penser à un mauvais remake du film "Cube", les relations entre les personnages sont insipides. Pour plomber le tout, le rôle de l'Église en grand antagoniste est risible même pour un athée comme moi : le coup de l'évêque magouillard qui place ses intérêts avant la foi est indigeste.
Reste un roman d'exploration qui est sensé inquiéter le lecteur. Franchement, après la saga Aliens, Event Horizon, Sphère, Pandorum et toutes les séries télé basées sur l'espaaace, croire que la peur de l'inconnu suffit à faire un sujet de roman de SF tient de la naïveté. Surtout que le piège à con dans lequel tombe l'équipage de l'Argonos est risible de mise en scène.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

John Rechy : La citée de la nuit

Lonsam Studio photo gay japon

Bret Easton Ellis : Les éclats 2023.